Par Tom Luongo − Le 26 mai 2019 − Source Gold Goats’n Guns
La confiance est l’aspect le plus important de l’activité humaine. Sans confiance, il ne peut y avoir d’interaction.
- Pas de communication
- Pas d’amitié
- Pas d’amour
- Pas de commerce
La clé de la compréhension de l’économie est la compréhension des gens. Toutes les interactions humaines reposent sur la confiance fondamentale qu’un contrat, une fois achevé, sera honoré.
L’économie mondiale ne repose que sur la confiance. Sans la confiance que les contrats signés aujourd’hui pourront être remplis demain et que les différends seront réglés avec un degré d’amitié raisonnable, il ne peut y avoir d’iPhone.
Pas d’Amazon.
Pas de pétrole.
Lorsque la politique devient toxique, lorsque les parties refusent de coopérer avec les fonctions de base du gouvernement, l’incertitude règne. Et l’incertitude dégouline jusqu’au peuple qui se lève chaque jour, va au travail et fournit un toit à lui-même et à sa famille.
C’est comme dans cette superbe scène du film classique « Trading Places » où Eddie Murphy parle du gars qui s’inquiète de ne pas être en mesure d’acheter à son gosse le G.I. Joe avec le Kung Fu Grip pour Noël.
Ce gars était le baromètre du marché. Il savait quelque chose à propos de la confiance.
J’ai eu un de ces G.I. Joe quand j’étais un enfant. Mon père me laissait rarement tomber pour fournir les choses les plus importantes de ma liste de Noël.
C’est en partie la raison pour laquelle je l’aimais et lui faisais entièrement confiance. Il était très humain, mais il a tenu ses promesses et j’ai toujours su où se trouvaient les limites.
Lui et maman ont fait ce qu’ils pouvaient, sans faire de promesses qu’ils ne pourraient pas tenir.
Cet exemple, malgré les chagrins et les revers, a façonné mon approche de mari et de père. Je ne fais pas de promesses à ma fille ou à ma femme que je ne peux pas tenir.
L’économie mondiale repose sur les mêmes principes fondamentaux que la confiance entre vous et vos proches. La confiance se construit en une vie et se perd en une minute.
C’est pourquoi je regarde avec horreur les sociétés qui, les unes après les autres, trahissent la confiance fondamentale qui existe entre elles et leurs clients. De Facebook à Google, en passant par Twitter et Mastercard, elles croient toutes qu’il est dans leur intérêt de dicter leurs conditions à leurs clients.
Elles sont passées du stade d’apporter leurs services aux gens, à celui de les juger dignes d’utiliser leurs produits. Elles ont trahi la promesse de base, qui nous a été vendue quand elles avaient besoin de nous, de nous fournir un lieu de communication ou de commerce sans préjugés
Maintenant, nos opinions les gênent dans leurs objectifs politiques et sociaux.
Mais nous savons que cela ne vient pas uniquement d’elles. Nous savons que cette pression émane de puissantes forces politiques qui cherchent à conserver le pouvoir volé au cours de nombreuses années d’inflation, de législation et de manipulation des médias.
Et à la fin, elles renforceront la concurrence qui les détruira. Parce qu’une fois que vous perdez la confiance de quelqu’un, aucun volume d’avantages ou de séduction ne le ramènera.
Il en va de même, sinon plus, des institutions politiques. Le Brexit prouve que les Britanniques qui voulaient sortir de l’Union européenne avaient raison de dire que les classes politiques et l’oligarchie monétaire que j’aime appeler La Bande de Davos considèrent les citoyens comme un inconvénient pour la consolidation de leur pouvoir d’améliorer leur propre sort.
Le Brexit a détruit la carrière de deux premiers ministres britanniques et va probablement détruire à la fois les conservateurs (Tories) et les travaillistes avant qu’il ne soit finalement réalisé.
La démission de Theresa May fut accueillie par la classe ouvrière du Royaume-Uni comme si l’Angleterre venait de remporter la Coupe du monde.
The nation reacts to Theresa May's resignation… 🤣#Trexit #TrexitMeansTrexit #MayExit #MayResigns pic.twitter.com/AOLJFPo93N
— Leave.EU (@LeaveEUOfficial) May 24, 2019
Les médias, à savoir Ryan Heath de Politico, amoureux de l’UE, lui écrivent déjà des éloges en prévision de la faible participation qui donne la parole aux eurosceptiques qui ne représentent pas les idéaux d’une Europe unie.
Parmi les douze personnes qui ont ruiné les élections européennes figurent Helmut Kohl, Angela Merkel et Mark Zuckerberg, ceux-là mêmes qui ont fait une arme, respectivement, du Deutsch mark (euro), de l’immigration et de la censure.
La confiance dans l’argent, votre communauté et votre capacité à vous exprimer sont toutes attaquées à leurs racines.
Donald Trump s’attaque à lui seul aux fondements d’une économie mondiale à un moment où elle n’est pas en position de supporter le choc de ses troubles bipolaires.
J’ai écrit plus tôt dans la semaine que les droits de douane ne règlent pas ce qui touche les États-Unis parce que :
Nous avons consacré tellement d’argent et de capital à l’éducation que nous l'avons dépréciée sur le marché du travail tout en encourageant deux générations d’enfants à s’endetter lourdement pour réaliser un rêve de gloire ou de fortune qui avait une probabilité de plus en plus faible de se réaliser. Cent mille dollars pour obtenir un diplôme de Women's Studies ne vous formera pas à gérer une chaîne de production. Ne vous aidera pas à réparer votre climatiseur. Et cela ne vous préparera pas à assumer la responsabilité de votre temps et de votre énergie perdus.
Mais cela aura pour effet de détruire encore davantage la confiance dans la capacité de notre pays à être le meilleur lieu du monde pour faire des affaires.
L’écart entre l’infrastructure juridique des États-Unis et celle du reste du monde se réduit. La confiance est en train de s’effondrer. La confiance dans des pays comme la Russie augmente alors qu’aux États-Unis elle faiblit.
En 2012, les États-Unis se sont classés au 4éme rang du classement de la Banque mondiale intitulé « Facilité de faire des affaires ». Nous sommes depuis tombés au 8éme rang. En 2012, la Russie se classait au 111éme rang, elle est au 31éme rang aujourd’hui, elle est meilleure que la Chine au 46éme rang.
Et ce rang a fortement augmenté en 2018 avec l’Inde, qui a encore un long chemin à parcourir.
Les pépinières d’entreprises commerciales et les humains savent très bien ce qui vaut la peine d’être imité et ce qui ne l’est pas. La différence entre un marché émergent et un marché développé est la confiance. Il est facile d’y investir de l’argent, mais le récupérer constitue un obstacle au commerce et à la croissance.
Chaque jour, Donald Trump se réveille et sanctionne une nouvelle entreprise. Un nouveau PDG. Et chaque jour, le monde regarde avec horreur la modification des règles du commerce.
Chaque jour est un autre jour où la confiance s’effondre un peu plus.
Quand c’est perdu, le chaos suit. C’est ce à quoi nous assistons aujourd’hui et qui façonnera nos décisions d’investissement demain.
Quel prix le chaos ?
Tom Luongo
Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone